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Intervention de Patrick le Hyaric, député européen, vice-président du groupe GUE/NGL,

A l’occasion de la présentation du programme d’activité de la présidence belge.

mercredi 7 juillet 2010, par République et Socialisme

Messieurs les Présidents, Monsieur le Premier ministre,

« Vous accédez à la présidence de l’Union Européenne, à un moment où les peuples européens souffrent terriblement d’une crise économique et sociale inconnue jusque là. L’heure devrait donc être à l’audace, à l’élaboration de nouvelles initiatives progressistes pour soulager leur peine et sortir de la crise.

Vous affichez certains objectifs comme celui d’une croissance durable, celui de la lutte contre la pauvreté, celui de l’environnement, que nous pouvons partager. Nous ne pouvons malheureusement que prédire qu’ils resteront lettre morte, car les choix de super austérité appliqués à toute l’Union Européenne sont à l’opposé de ces objectifs proclamés. Il n’y aura pas de relance durable, pas de croissance soutenable, pas de succès dans la lutte pour faire reculer la pauvreté sans augmentation du pouvoir d’achat populaire et sans la défense de l’emploi. Pour affronter cette crise, il serait indispensable de faire un choix clair : celui de la justice et de l’emploi contre les marchés financiers ; celui du déploiement d’une politique volontaire au service d’un développement humain durable et solidaire. Or, le renforcement du pacte de stabilité que vous venez de confirmer est un talon de fer appuyé sur la tête des travailleurs, des jeunes, des retraités et contre les Etats qui ne l’appliqueraient pas. Ceux-ci seraient menacés de sanctions jusqu’à la suppression de leur droit de vote au conseil, que vous présidez désormais, et la suppression de certains fonds d’aide. Est-ce aux agriculteurs, aux ouvriers licenciés, aux retraités, aux salariés des services publics de payer cette crise dont ils ne sont en rien responsables ? Allez-vous, M. le président, chercher des recettes nouvelles comme la taxation des mouvements de capitaux si souvent évoquée ou encore une fiscalité européenne sur le capital et les revenus financiers ? Nous avions quelque espoir que votre présidence aide à la mise en place d’une nouvelle directive sur les services d’intérêts généraux. Vous n’en avez pas parlé. Quant à l’accord Swift ce n’est pas un progrès pour les libertés, c’est exactement le contraire. Au lieu du pacte de stabilité devenu pacte d’austérité, ne vaudrait-il pas mieux rechercher ensemble - Parlement, Conseil, Commission – une autre voie, celle d’un nouveau pacte de progrès social et écologique adossé à une Banque centrale aux missions nouvelles qui rachèterait les dettes d’Etats qui en ont besoin et refinancerait un crédit public à un taux d’intérêt quasi nul dés lors qu’il sert l’emploi, la recherche, l’innovation, l’éducation, et un grand programme européen d’infrastructures utiles et écologiques ? La Confédération internationale des syndicats a proposé un autre plan global axé sur le travail et contre la spéculation ainsi qu’une fiscalité juste. La Confédération européenne des syndicats appelle à l’action le 29 septembre prochain à Bruxelles, c’est de ce côté-là qu’il faudrait rechercher une issue, M. Le premier ministre, Président du conseil et M. le Président de la commission.

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