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Politique industrielle : intervention de J.Henin

mercredi 9 mars 2011, par République et Socialisme

Le rapport souligne enfin la place essentielle de l’industrie pour l’avenir de l’Union, confirme la nécessité d’une politique industrielle européenne.

Il reconnaît implicitement le fiasco de la stratégie de Lisbonne, en demandant avec raison de consacrer 3% du PIB de l’Union à la R&D et en proposant que le privé soit fortement mis à contribution

Malheureusement, il reste enfermer dans une vision de la compétitivité accès sur la mortifère baisse du « coût » du travail alors qu’il faudrait développer une compétitivité assise sur la formation, et les économies en capital, énergie et matières premières.

Le rapport avoue à demi mot l’incapacité des marchés financiers à transformer l’épargne en investissement producteur de richesse.

Pour obtenir 1 € pour l’investissement industriel il faut gâcher 26 € dans la finance. Ce ne sont pas les marchés financiers qui financent l’investissement industriel, c’est l’investissement industriel qui est vampirisé par la finance.

Résoudre ce problème passe par une maitrise sociale du crédit, voir une « réquisition » du crédit au service de l’emploi, de la R&D et de la création de richesse. Il faut des pôles publics financiers européens et nationaux pour assurer le financement de l’Industrie.

Notre parlement ne peut se contenter d’agir pour que les grands groupes industriels européens se portent mieux, notre objectif central doit être que l’emploi industriel dans l’Union progresse en nombre et en qualité.

Ceci implique le gain par les citoyens et les salariés de pouvoirs d’interventions sur les stratégies des grands groupes industriels, au détriment des actionnaires qui ne pensent que monnaie.

1) Les propositions de politique industrielle doivent être plus ambitieuses

Regrettant la décision des députés de garder les aspects les plus négatifs du rapport Lange sur la politique industrielle à l’ère de la mondialisation, la députée portugaise du GUE/NGL Ilda Figueiredo a déclaré que même si le texte tenait compte des éléments clés pour une croissance durable et l’emploi en Europe, le vote d’aujourd’hui des propositions qui insistent sur la libéralisation, la synergie avec la recherche militaire, et les capitaux à risques est insupportable.

"Ce rapport présente une série de contradictions que nous avons voulu éclaircir avec nos amendements ; malheureusement les députés ont mis en avant la libéralisation du commerce international, la libre concurrence et le renforcement du marché intérieur dans les partenariats public-privé", a-t-elle dit.

"Il est temps de défendre les industries de l’UE et dans nos pays. Cela exige un changement des politiques qui ont été menées et un cadre différent de l’UE pour soutenir les producteurs, les PME, la recherche et l’innovation, une industrie à plus faible émission de carbone, les droits des travailleurs et l’égalité des droits des femmes en matière d’emploi".

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