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Intervention de J.Henin : Sur la recherche : parlement européen

jeudi 29 septembre 2011, par République et Socialisme

l’Union vit l’échec de la Stratégie de Lisbonne qui devait faire de l’Europe l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde pour 2010. C’est la Chine et non l’Europe qui met en œuvre les objectifs de la Stratégie de Lisbonne. En 2010 les dépenses de R&D publics et privés de la Chine ont rattrapé celle de l’Union européenne. A très courts termes la Chine aura plus d’ingénieurs et de chercheurs que les Etats-Unis et l’Union européenne réunis.

Dans ce paysage très inquiétant, il n’y a que le secteur aérospatial européen qui résiste encore car la France, l’Allemagne et l’Espagne ont su, non sans mal, prendre leurs responsabilités en la matière en investissant dans le long terme et en ne respectant pas le dogme de la concurrence libre et non faussée.

Oui les trop faibles efforts européens dans la recherche sont une des raisons de la désindustrialisation de certaine région de l’Union.

S’il y a un début de lucidité dans le rapport, il est encore en deçà et notamment sur le diagnostique des causes et des solutions à cette situation alarmante. Ce qui est au cœur du problème c’est le manque d’investissements publics dans la recherche, leurs subordinations aux marchés financiers dans ses buts et son financement.

C’est aussi le fait que les jeunes chercheurs et les ingénieurs sont précaires et mal payés alors que les professions parasitaires de la finance comme les traders sont scandaleusement hautement rémunérées. C’est en quelque sorte une prime au crime. C’est enfin l’absence d’investissement de l’Union dans le développement d’une culture de masse scientifique et technique dès le plus jeune âge.

Il devient urgent de travailler à une appropriation sociale des savoirs faire et des connaissances qui fasse que cela soit les salariés et les chercheurs de l’Union qui soient propriétaires des savoir faire, des brevets, des copyrights, et non les actionnaires, afin d’empêcher les PME/PMI innovante d’être victime de ce cancer financier qui s’appelle LBO.

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