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EN DEFENSE DE LA PRODUCTION BANANIERE DANS LES RUP ET LES PAYS ACP

jeudi 8 avril 2010

Grace à la participation active de la délégation du groupe GUE/NGL* dans le cadre de l’Assemblée paritaire parlementaire UE-ACP réunie à Tenerife une Déclaration a été adoptée par cette Assemblée, concernant l’Accord sur le commerce des bananes, passé entre l’UE et les pays d’Amérique latine. Cette déclaration comprend de fortes critiques à l’égard de la Commission européenne à cause du contenu de cet Accord, parce qu’il signifie à terme, la disparition de la production de bananes dans les régions ultrapériphériques et dans les pays ACP, au bénéfice des multinationales américaines de la zone "dollar" qui contrôlent déjà plus de 80% du marché global de ce produit.

*La délégation du groupe GUE/NGL du Parlement européen à l’Assemblée parlementaire paritaire est composée de M.Elie Hoarau, vice-président de l’Assemblée, Mme Gabi Zimmer, M. Martin Haendel et M. Joao Ferreira

"Ces critiques et les demandes qui les accompagnent sont plus que justifiées" estime de député Hoarau. "Après le lait et le sucre, c’est autre filière agricole que la Commission européenne abandonne aux avatars du libre échange, ce qui va entraîner la perte de milliers d’emplois et des pertes de revenus importants pour les pays ACP et pour les RUP. Certains députés de la droite libérale du Parlement européen critiquent que des subventions supplémentaires sont demandées en compensation. Mais ce sont les mêmes députés qui applaudissent les dérégulations des marchés et la mise en concurrence des entreprises de l’UE et des ACP avec des entreprises qui violent les normes environnementales et du travail, ou qui violent systématiquement les droits de l’homme, comme c’est le cas notamment de l’entreprise Chiquita en Colombie." Ainsi, quelques mois après avoir négocié les APE, la Commission a signé l’Accord de Genève qui sape les avantages promis aux pays ACP dans le cadre des APE. Il s’agissait alors de permettre l’adoption d’un Accord sur les autres produits tropicaux et de débloquer le cycle de Doha. Il n’en a rien été. Trois mois plus tard, la Commission a annoncé qu’elle a promis à la Colombie une baisse tarifaire supplémentaire qui rend obsolète l’accord de Genève. Une nouvelle trahison à l’égard des producteurs des ACP, qui s’attendaient à une trêve, suite à la signature des APE, et à l’égard des producteurs européens qui espéraient être défendus. "La filière bananière est donc sacrifiée tous azimuts" estime M.Hoarau. "A l’autel du dogme du libre-échange, au profit des producteurs américains qui contrôlent déjà 72% du marché européen, ou pour servir de monnaie d’échange à la Commission dans le but d’obtenir des accords de libre-échange léonins avec les pays latino-américains, au profit de transnationales européennes, surtout espagnoles." "Tout cela à nouveau aux dépends de la production, de l’emploi, des petits et moyens producteurs et du développement soutenable dans les pays ACP et des RUP." a ajouté le député européen, qui a annoncé qu’il proposera au groupe parlementaire GUE/NGL de rejeter ces accords, et de demander à la Commission de les renégocier, en vertu du nouveau pouvoir de codécision dont dispose le Parlement européen en matière commerciale.

Tenerife, 4/4/10

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