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La GUE/NGL rejette le paquet européen "antisocial" de gouvernance économique en commission parlementaire

mardi 19 avril 2011, par République et Socialisme

Le groupe de la Gauche Unitaire Européenne/Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) du Parlement européen a décidé de rejeter et voter contre le paquet législatif sur la gouvernance économique discuté aujourd’hui au sein de la commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Avec cette gouvernance, l’Union fait payer les coûts de la crise aux citoyens européens, après avoir mobilisé des milliards d’euros pour sauver le système bancaire qui est à l’origine de la crise actuelle.

Le GUE/NGL estime que les mesures sur la gouvernance, si elles ne sont accompagnées en même temps par un vaste plan d’investissements, produiront une austérité économique et sociale et auront un impact négatif sur les taux déjà faibles de reprise de la croissance. En agissant de la sorte, au nom de la rigueur budgétaire, l’UE prône des politiques économiques qui mettent en danger le model social européen.

Le groupe GUE/NGL propose que le Pacte pour l’Euro, véritable feuille de route politique qui sera mise en œuvre grâce à la gouvernance, soit remplacé par un « Pacte pour le développement humain et écologique, l’emploi, le progrès social et contre la pauvreté », accompagné par un plan d’investissement en faveur des politiques sociales et industrielles ; il exige aussi que les retraites, l’ensemble des relations industrielles, les services publics, notamment les services sociaux et de santé, soient exclus de tout domaine d’intervention de la gouvernance et de la politique budgétaire de rigueur. C’est l’avenir du modèle social européen qui est en cause, ainsi que les pouvoirs démocratiques des parlements et le respect mutuel des Etats membres.

« Cette nouvelle gouvernance mettra en place, sur le plan législatif, les politiques antisociales contenues dans le Pacte pour l’Euro : remise en question du système des retraites et de leur financement, réforme du marché du travail au nom de la compétitivité, liquidation des services publics d’intérêt général notamment dans le domaine de la santé et des services sociaux. Ajouté au Pacte, le paquet législatif prévoit des amendes graves pénalisant les Etats membres qui ne suivent pas les indications de la Commission européenne. Nous proposons au contraire à l’Union européenne d’établir un respect mutuel entre toutes ses institutions et les Etats membres, ainsi que de revoir le statut de la Banque centrale européenne, qui doit être autorisée à absorber et garantir des quotas de dette publique des Etats membres de l’UE en difficulté, ce qui éviterait des politiques d’austérité. Les Eurobonds doivent être émis maintenant. Il nous faut une autre coordination des politiques économiques au sein de l’UE, qui passe par la solidarité européenne et une autre gouvernance », affirme le député allemand Jürgen KLUTE, coordinateur GUE/NGL à la commission ECON.

« La gouvernance économique va mener au durcissement du Pacte de Stabilité, lequel s’est avéré extrêmement antisocial, en ayant accentué les conséquences de la crise et en amenant les économies européennes à une récession encore plus profonde. En même temps, la création d’un mécanisme de surveillance des déséquilibres macroéconomiques, servira comme outil de pression pour l’application de l’agenda néolibéral sur les salaires et les droits sociaux, ce qui provoquera la détérioration du système de sécurité sociale et des retraites. Cette gouvernance ne sert que le capital financier, certainement pas les peuples. Le problème de la dette est paneuropéen et il nécessite une réponse européenne. En ayant ce but, la restructuration de la dette publique de la Grèce et des autres pays, est nécessaire. Nous demandons l’organisation d’un audit international et citoyen des dettes publiques, pour déterminer leur origine et connaître l’identité des principaux détenteurs de titres de la dette et les montants détenus », affirme le député grec Nikolaos Chountis.

« Nous vivons un moment important dans l’histoire de la construction européenne ; sans la consultation politique directe des peuples de l’Union, la Commission et le Conseil, par le biais de cette gouvernance, sont en train de redéfinir les objectifs fondamentaux de l’UE, en s’accordant sur le sauvetage définitif du système bancaire privé contre l’Europe sociale. Il faut au contraire proposer d’urgence une taxe sur les transactions financières, notamment celles spéculatives et à court terme, pour alimenter un fond d’investissement industriel et social dans l’UE, financer la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et remplacer le Pacte pour la stabilité et la croissance par un nouveau pacte pour l’emploi et la croissance . Il faut que le système bancaire soit mis à contribution, après avoir joui de l’argent public aux moments forts de la crise. Nous dénonçons dans ce cadre l’inactivité de l’UE contre les paradis fiscaux et la faiblesse coupable dans le domaine de la règlementation des fonds alternatifs », affirme le député portugais Miguel Portas.

« Cette gouvernance s’attaque directement aux prérogatives des Etats membres de l’UE dans le domaine de la gestion de la dette publique : on nous avait promis un nouveau cadre règlementaire de la finance mondiale et de la gouvernance d’entreprise, mais on se limite aujourd’hui à nous soumettre un cadre juridique qui élimine tout levier pour soutenir la reprise de la croissance économique, au niveau national comme européen. Toute gouvernance a besoin de consensus social, celle qui nous est soumise est imposée par le haut, sans qu’un débat démocratique en ait discuté les objectifs et les moyens d’intervention économique. L’Union fait tout pour ignorer les leçons tirées dans l’affaire des referendums sur la constitution européenne, et de la désillusion engendrée par une construction européenne qui se fait contre l’opinion de ses peuples. Ce phénomène risque de s’aggraver avec l’austérité sociale et la nouvelle gouvernance. Nous proposons au contraire que cette intégration se fasse à partir d’une Europe sociale et solidaire », affirme le député allemand Thomas Händel.

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