Arcelor : intervention de J. Henin

La région wallonne a par exemple provisionné des centaines de millions d’euros d’aide à Mittal pour les quotas de CO2 et 110 millions pour les investissements alors que dans le même temps le groupe dégageait un profit net de 238 milliards au seul bénéfice de ses actionnaires.

Les aides publiques n’ont fait que financer la stratégie dévastatrice de Mittal : acheter à bas prix un concurrent pour lui voler son savoir faire puis le détruire, pour enfin importer à moindre cout.

Mittal est certes un prédateur, mais se sont les choix politiques nationaux et européens qui ont permis et financés son œuvre de prédation. Oui c’est le résultat de vos politiques, et vos institutions restent serviles jusqu’au bout envers Mittal : puisque vous voulez encore lui donner des fonds publics.

Alors que faire maintenant ? Il y a deux réponses possibles à cette question : celle de la majorité de ce Parlement qui consiste à pleurer et s’en remettre à saint marché en brulant un cierge, à donner encore des fonds publics par l’intermédiaire du Fond d’aide à la mondialisation, à placer les citoyens sous anxiolytiques en attendant les prochaines élections.

Ou celle des progressistes européens qui proposent la nationalisation d’Arcelor Mittal vu les milliards d’aides publiques dont s’est gavé ce groupe. Le but : créer un groupe public sous forme de GIE européen de sidérurgie intégrée, adossé aux laboratoires de haute technologie de nos universités.

Contrairement aux imbécillités criminelles qui se racontent, la sidérurgie n’est pas une industrie du passé. Elle fait des produits à très haute valeur ajoutée. Elle est indispensable à une industrie métallurgique européenne. Nous avons encore les savoir-faire, les moyens de production 
et les salariés qualifiés. Alors ne laissons pas Mittal ou d’autres les détruire. Protégeons-les et développons la sidérurgie européenne, donnons nous enfin la politique industrielle dont l’Europe à besoin.