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Déclaration de République et Socialisme sur l’intervention militaire française et la guerre au Mali

mardi 15 janvier 2013, par République et Socialisme

Depuis son indépendance en 1962, le Mali a connu des périodes de dictature mais il a restauré la démocratie depuis 1991. Dans une Afrique qui souffre d’un manque évident de processus démocratiques, le Mali fait figure d’exemple. En 2012 cependant, un coup d’Etat conduit par des jeunes militaires a répondu à l’inefficacité du gouvernement face à la prise de contrôle du Nord par les islamistes mais également à son incapacité à prendre en compte la réalité du mouvement touareg.

La situation au Nord-Mali est complexe et les Régions y sont contrôlées tantôt par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, tantôt par les salafistes qui ont largement profité de l’explosion du marché de l’armement engendré par la guerre en Libye.

La décomposition de l’Etat malien, que chacun reconnait, et la progression des fanatiques islamistes qui se sont emparés du Nord-Mali et qui voulaient avancer vers le sud et Bamako après la prise de la ville de Konna, rendaient inévitable une réponse positive de la France à la demande de soutien militaire du Président malien dans le cadre d’accords bilatéraux entre la France et le Mali. Cette intervention est organisée conjointement avec le Sénégal et la Mauritanie ; l’Algérie a donné l’autorisation de survol de son territoire.

Une non intervention de notre pays, combinée à la déliquescence des forces armées maliennes et à la faiblesse des forces africaines, auraient laissé nos amis maliens, ces hommes et particulièrement ces femmes, aux prises avec des hordes fanatisées et sur-armées qui entendent installer la loi de la charia dans un pays qui était encore il y a peu un modèle de démocratie.

Le Parlement français est convoqué ce lundi 14 janvier, c’est-à-dire dans un délai court ; un débat préalable n’aurait conduit qu’à mieux informer nos adversaires sans changer la décision. Il est nécessaire, par contre, que la représentation française soit régulièrement tenue au courant de l’évolution sur le terrain.

Au moment où les « rebelles » touareg se disent « prêts à aider » la France au Mali, celle-ci ne doit pas oublier que l’objectif final est de permettre la recomposition démocratique du Mali. Au-delà de l’intervention militaire qui a, pour l’instant, réussi à bloquer la progression des salafistes, il faut que la France favorise les discussions entre les différentes populations du sud-Mali et celles du nord-Mali qui sont elles-mêmes des victimes du fanatisme, en veillant à ce que l’intérêt des multinationales ne prédomine pas, à terme, celui du peuple malien.

République et Socialisme n’est pas belliciste : ses fondateurs se sont opposés aux 2 guerres du Golfe, à celles menées en ex-Yougoslavie, à l’intervention militaire en Libye. C’est donc en toute connaissance de cause que R&S soutient le choix du Président de la République d’intervenir militairement au Mali.

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