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Poste : agissons pendant qu’il est encore temps !

Par Laurent Bouvier des Ardennes

A la fin du mois de juin, Marc Bories, directeur départemental de la Poste, a organisé une grande messe dans le cadre enchanteur de Vendresse. Contrairement à ce que la logique pourrait laisser penser, les ouailles venues pour écouter son sermon n’étaient pas des agents du service public postal bénéficiant d’un ordre de mission, mais des élus et des gérants de ce que l’on appelle désormais les points de contacts nouvelle génération. Parlons clairement, il s’agit des Relais Poste Commerçants, dont le 1er a vu le jour dans les Ardennes à Thin le Moutier le 1er juin 2004, et d’Agences Postales Communales qui se développent à la vitesse d’un colis express dans le but, officiellement de permettre à la Poste d’aménager sa mission de service public en recherchant un partenariat avec les élus partout où il y une fréquentation très faible ou en nette baisse (autrement dit dans les régions rurales isolées et dans les territoires en crise que la Poste abandonne à leur triste sort au lieu d’y maintenir une présence forcément bénéfique), et officieusement de préparer la libéralisation totale du courrier qui aura lieu en 2011.

Évidemment, le maître de cérémonie a vanté les vertus de cette modernisation d’un réseau poussiéreux qui a déjà abouti au remplacement de 46 bureaux de poste traditionnels sur les 108 que comptait le département il y a 5 ans par 26 agence postales communales, 1 agence postale départementale (une unicité en France installée au musée "guerre et paix" à Novion Porcien) et 19 relais poste commerçants. Ses arguments ? L’augmentation du nombre total de points de contacts grâce à la création de bureaux de poste à Sévigny-Waleppes et Eteignères, un taux de satisfaction de 90% des usagers pour les 3 types d’accueil dans les Ardennes légèrement supérieur à celui des bureaux de poste traditionnels et un respect strict de la loi de régularisation des activités postales votée en 2005 qui stipule qu’aucun habitant ne doit être à plus de 20 minutes d’un point de contacts postal ... sans faire de distinction entre le bureau à part entière et le simple relais. Sans oublier l’argument choc : la Poste met généreusement la main au portefeuille en allouant chaque mois 265 euros aux gérants d’un relais postal commerçant et 900 aux mairies prenant en charge une agence postale communale, ce qui permet de faire face aux frais engendrés par le maintien des activités postales "sans dégât collatéral" !   Malheureusement, cette vision extrêmement optimiste du redéploiement du réseau postal n’est pas partagée par las syndicats qui estiment qu’il a abouti à la suppression de plusieurs dizaines d’emplois fixes à temps plein dans les Ardennes. Elle ne déchaîne plus d’enthousiasme chez les élus qui se sont rendus compte à l’usage qu’ils étaient les dindons financiers de cette farce, étant donné qu’en plus de la rémunération du personnel affecté aux tâches postales ils doivent aussi prendre en charge l’entretien et le chauffage des locaux dévolus à cette activité. Surtout, elle est loin de convaincre les usagers qui ont pu constater, d’une part que dans les bureaux traditionnels qui n’ont pas encore fermé les horaires d’ouverture se sont réduits et les files d’attente allongées, et d’autre part que dans les bureaux nouvelle génération beaucoup de services financiers ne leur sont plus rendus, ce qui les contraint à investir dans un ordinateur au moment où la Poste désinvestit le territoire. Pour R&S 08, cette situation est donc inacceptable. C’est pourquoi nous avons décidé de soutenir l’initiative du Comité national contre la privatisation de la Poste, pour un débat public et un referendum sur le service public postal d’organiser une consultation nationale dans les conditions décrites dans la déclaration que vous lire ci-dessous :   "La population doit se prononcer sur la privatisation de la Poste par une consultation populaire. Le Président de la République n’a pas répondu aux interpellations du Comité National qui l’appelle à organiser un référendum sur le service public postal. Réuni en assemblée plénière le 6 juillet 2009, le comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal a choisi la date de la consultation nationale sur l’avenir de La Poste : elle se tiendra le samedi 3 octobre 2009. Les organisations signataires de l’appel pour La Poste s’engagent à tout mettre en oeuvre pour la réussite de cette consultation. Organisée localement partout en France par les comités locaux et collectivités partenaires de l’action du comité national, cette consultation pourra se tenir dans les mairies comme devant les bureaux de poste, dans la transparence et la démocratie pour que chacun ait une chance de se prononcer sur le projet de privatisation de La Poste." 

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