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Intervention de François Labroille Groupe Front de Gauche (PCF, GU, AC) Mercredi 15 décembre 2010

projet de réseau de transport public du grand Paris

jeudi 23 décembre 2010, par République et Socialisme

Intervention sur l’avis sur le projet de réseau de transport public du grand Paris

Groupe Front de Gauche (PCF, GU, AC) Mercredi 15 décembre 2010 sur le projet de réseau de transport public du grand Paris

Cet avis intervient au moment où s’accélèrent de toutes parts les interventions sur les projets de transport. Sont en jeu les choix des grandes infrastructures et de cette rocade si indispensable pour désaturer le réseau actuel de transports en commun. Sont aussi en jeu les choix d’aménagement qui vont durablement organiser l’espace et la vie sociale de l’Ile de France.

Nous sommes à un moment crucial après des mois et des mois de tensions. Il s’agit de savoir si l’on va sortir ou non d’une situation de blocage créée par le gouvernement depuis son refus de transmettre au conseil d’Etat le schéma directeur

Oui, le débat s’accélère. Depuis fin septembre les débats de la commission nationale du débat public connaissent une participation large et très attentive … La contribution des équipes du futur atelier international du grand Paris a consolidé les approches du plan de mobilisation. Les propositions nouvelles que vous avez faites le 15 novembre - Monsieur le Président – ont fait percevoir les possibilités de sortir de la paralysie. Depuis, Paris Métropole vient de tenir son deuxième Forum vendredi avec ses 140 collectivités et d’adopter un avis qui indique à sa façon la recherche d’une issue même si c’est avec beaucoup d’incertitudes sur son contenu.

Nous retrouvons dans l’économie générale de l’avis une démarche très proche de celle qui nous a guidés tout au long du conflit avec le gouvernement.

Nous y trouvons en effet simultanément • une confrontation sans concession sur les conceptions de l’aménagement de l’ile de France, • une démarche offensive sur les tracés en identifiant ce qui s’oppose, ce qui se superpose et ce qui s’additionne entre les projets, • et une mise en évidence d’enjeux décisifs dont celui –essentiel à nos yeux - du financement.

Sur la confrontation des conceptions, nous en avons beaucoup parlé dans cet hémicycle et ailleurs. La vision de l’aménagement sous jacente au grand huit est celle d’une mise en relation d’un nombre limité de pôles, au mépris de la dessertie fine des territoires et d’une conception de l’intensification urbaine que porte le SDRIF comme réponse à la crise écologique te à l’exigence de qualité de vie. Elle induit une vision du développement économique bien hasardeuse sur le modèle des clusters avec un risque majeur d’opposition des territoires. L’article 1 de la délibération est donc tout à fait fondé à émettre un avis défavorable au projet du grand huit.

Pour autant, ce ne sont pas les tracés qui en soi déterminent l’aménagement. Mais ils peuvent induire des effets très négatifs de diffusion urbaine pour des zones de faible densité comme dans la boucle ouest et le plateau de Saclay ou à l’inverse répondre à des besoins majeurs pour des territoires aujourd’hui souvent relégués comme à l’est. Nous sommes ici particulièrement satisfaits de voir repris l’idée de complémentarité des tracés sur cette partie Est que nous avions défendue avant même le lancement des débats publics. Nous partageons aussi la nouvelle approche de la desserte des aéroports avec notamment la redéfinition de la nature de CDG express. A cet égard, nous serons très attentifs à la desserte des territoires et à sa maîtrise publique.

La troisième dimension de la délibération qui retient notre attention est celle des financements qui constituent un enjeu évidemment crucial. L’annonce faite par le Gouvernement d’une dotation en capital de 4 milliards d’euros, n’a pour l’instant aucune consistance et, en l’état de nos informations, les pistes proposées dans le débat à l’Assemblée Nationale nous semblent inacceptables. Il faut de nouveaux financements qui mettent à contribution les entreprises qui vont profiter des transports collectifs. Il faut arrêter cette fuite en avant qui consiste à faire payer toujours plus les usagers et les collectivités qui est non seulement totalement injuste socialement mais qui condamnera à ne jamais atteindre les niveaux d’investissement qui sont nécessaires pour répondre aux défis actuels. Nous voulons insister également sur l’importance de la maitrise publique des futures infrastructures, fortement mise en question par l’ouverture à la concurrence voulue par le règlement européen OSP.

Voilà les observations que notre groupe voulait faire. Nous allons voter cette délibération parce que nous en partageons globalement le contenu. Nous le faisons en étant toujours aussi déterminés dans la confrontation des conceptions sur le devenir de la région et dans la volonté de construire les décisions opérationnelles pour les populations. Je vous remercie.

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