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Pour qui voter quand on est républicain de gauche ?

Par Marinette Bache Conseillère de Paris Républicaine socialiste

lundi 12 décembre 2011, par République et Socialisme

Il n’y a pas de meilleur vote au 1er tour que de voter au plus près de ses idées. Les votes soi-disant « révolutionnaires » (voter à droite pour empêcher une gauche pas assez à gauche de passer) ou « utiles » (voter pour celui qu’on estime avoir le plus de chance d’être au 2nd tour), sont des votes de dépits qui ne donnent jamais satisfaction à leur auteur. Et on est jamais sûr du résultat : un autre électeur par le même raisonnement fera le vote exactement inverse ; bref, c’est pour un résultat nul qu’on aura renoncé à voter pour le candidat le plus proche de soi.

Donc ne comptez pas sur moi pour suggérer que Chevénement devrait méditer la leçon de 2002 et laisser le champ libre au candidat du PS.

Si, à travers sa candidature, il voulait défendre son originalité à gauche, ce serait très bien. Mais j’en doute. Je le crois toujours dans son trip « Haut dessus de la droite, haut dessus de la gauche, il y a moi ». Et surtout pour être un candidat crédible, il lui faudrait avoir un parti. Ce qu’il n’a jamais voulu. En 2001, le petit mais structuré MDC avait travaillé d’arrache-pied (je suis bien placée pour le savoir !) pour engranger quelques 700 signatures lesquelles s’étaient transformées en un peu plus de 500 parrainages réels. Aujourd’hui, que reste-t-il de cette aventure ? Des réseaux d’influence, des liens informels mais réels entre anciens militants : MRC, ex-MRC, militants sans affiliation, groupes divers ayant rejoint d’autres partis ou s’étant autonomisés, une grosse et vraie nébuleuse, quoi. Mais, certes pas un parti capable de réunir les conditions d’une campagne (parrainages mais aussi financement (150 000 €, ce n’est pas sérieux !) et militants -utiles même si, dans ce qui reste du MRC, on ne leur porte pas une grande attention).

La candidature de Chevénement est donc virtuelle.

Ce ne serait pas grave si ses interlocuteurs l’ignoraient. Ce ne serait pas grave s’il n’entrainait avec lui, dans l’impasse, le dernier carré de ses fidèles. Tout ça pour se vendre à tout petit prix à François Hollande. Un député dans le Nord, un, sans doute, dans le Pas-de-Calais, qui l’un et l’autre ne devront leur élection qu’à la réelle force sur le terrain de leur fédération respective. Alors tout ça pour quoi ? Une présidence de commission au sénat et une éventuelle candidature à Belfort ou au Kremlin-Bicêtre ? Contre l’abandon de leurs idées !

Car, oui, mes camarades, vous allez tout abandonner. Pour du vent. Et vous le savez.

Plus personne ne se fait d’illusion sur les capacités de Chevénement à peser sur le candidat du PS. Les républicains de gauche qui ont choisi cette stratégie d’influence ont rejoint la campagne de Hollande depuis plusieurs mois ; et ils jouent leur rôle, mais à la marge, dans leur domaine ou leur territoire géographique respectifs. C’est un choix que je respecte. Ce n’est pas le mien. Le mien est tout simple : Je voterai pour le candidat qui porte les idées les plus proches des miennes. Je voterai pour :

- le candidat anti-libéral,

- le candidat qui s’oppose à l’Europe de la finance et des agences de notation,

- le candidat qui n’a pas peur de dire qu’il aime la France,

- le candidat qui ose parler de protections douanières,

- le candidat qui défend l’industrie française, le vivre et travailler au pays,

- le candidat qui se préoccupe autant de l’emploi que du pouvoir d’achat,

- la candidat qui défend les services publics à la française,

- le candidat qui sait regarder ce qui se passe en Amérique latine,

- le candidat pour lequel « nationalisation » n’est pas un gros mot,

- le candidat pour lequel le droit du travail n’est pas une entrave à la productivité,

- le candidat de la retraite à 60 ans,

- le candidat de l’école publique et laïque…

Alors, il a toutes les qualités « mon » candidat ? Pour m’être rangée, pendant 30 ans, derrière un homme politique, je peux vous assurer que ma vigilance sera totale. Et si Jean-Luc déconne, eh bien je le quitterai.

C’est cette liberté que je me donne désormais qui me permet de dire aujourd’hui, sereinement, que Jean-luc Mélenchon est le meilleur candidat pour les républicains de gauche. Que ses engagements les plus forts sont aussi les miens. Qu’il est républicain et de gauche et qu’à ce jour il est bien le seul à assumer ce que veulent dire ces deux mots. Qu’il est le candidat naturel des intérêts du peuple français et j’entends par là : de ceux qui vivent -ou aimeraient vivre- de leur travail. Alors oui je soutiens Jean-Luc Mélenchon. Et j’espère bien qu’il fera le plus gros score possible pour peser sur l’avenir de la France.

Pour le reste, 30 ans de politique m’ont appris à ne compter que sur la mobilisation sociale et la force de citoyens !

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