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Meeting du mercredi 13 mars 2013 à Vaulx-en-Velin

jeudi 14 mars 2013, par République et Socialisme

Compte rendu du meeting

S’est déroulé hier soir mercredi 13 mars 2013 le premier meeting de la campagne pour une alternative à l’austérité dans le département du Rhône (69), au cours duquel se sont succédés 9 intervenants devant une salle aux trois quarts pleine en plein soir de semaine et malgré le froid.

Le maire de Vaulx-en-Velin Bernard Genin, qui accueillait le meeting, a réaffirmé la nécessité de lutter contre la précarité et contre l’austérité, mentionnant notamment le combat des maires progressistes du département qui, comme les années précédentes, vont déposer à la préfecture des arrêtés municipaux pour interdire les expulsions locatives même après la fin de la "trêve hivernale" (qui a été prolongée de deux semaines par le gouvernement en raison du froid), avec l’espoir que le gouvernement de gauche n’imite pas les méthodes des précédents gouvernements - de droite -, qui avaient cassé ces arrêtés.

A sa suite, la porte parole d’un collectif d’associations - aussi bien des associations locales que des branches locales et départementales d’associations nationales -, entourée de militants des différentes associations, a expliqué le combat commun de ces mouvements qui se mobilisent pour soutenir les Roms installés sur un terrain de Vaulx-en-Velin, qui subissent des conditions de vie indignes et que la préfecture entend faire déplacer, ce qui ne réglerait rien au problème. Le collectif organise après-demain samedi 16 mars 2013 à Vaulx-en-Velin de 14h à 17h place Cavellini avec le soutien de la municipalité un événement de soutien aux Roms, "moment d’échanges et de convivialité" comprenant forum, librairie, vidéos, musiques et des expositions de la LDH, de dessins d’enfants et de toiles.

Un syndicaliste CGT de Kem One (ex Arkema) est ensuite venu exposer le combat de la CGT dans cette entreprise rentable et performante de l’industrie chimique qui a été vendue en 2012 à Gary Klesch, un soit-disant industriel, en réalité dépeceur d’entreprises professionnel dont pas une des acquisitions n’a survécu plus de quatre ans et qui, depuis son achat de l’entreprise industrielle qui emploie plusieurs milliers de personnes en France, n’a pas payé un seul des fournisseurs... ni la moindre cotisation sociale patronale. Il a souligné la difficulté du combat et la grande motivation des travailleurs et de la CGT à ne pas laisser l’industrie chimique française disparaître à cause de la rapacité de financiers sans scrupule.

Lui a succédé à la tribune une travailleuse de Sanofi qui nous a révélé ce que dissimulait le "plan de restructuration" de l’entreprise, en réalité un plan de licenciement dans toutes les branches de cette entreprise qui pourtant engendre près de 9 milliards d’euros de bénéfice pour un chiffre d’affaire de 33 milliards d’euros, à seule fin d’accroître le dividende des actionnaires. Elle nous a détaillé la lutte des travailleurs de Sanofi, dans les trois domaines syndical, politique et judiciaire, soulignant notamment la première victoire judiciaire de ses collègues de Dijon du département de la R&D l’avant-veille 11 mars 2013, qui permet de maintenir l’espoir à flot pour les autres travailleurs en lutte. Elle a conclu en évoquant ce qui était l’ancien crédo de Sanofi : "il n’y a pas de petit produit, il n’y a pas de petit pays", soulignant que pendant des années la politique du groupe était de ne pas abandonner une production ni un client pour des raisons de rentabilité, politique aujourd’hui mise à mal par l’actuel PDG du groupe Christopher Viehbacher, dont la venue prochaine à Lyon sera l’occasion d’une manifestation des travailleurs de Sanofi.

Une syndicaliste de la FSU est également venue faire un premier bilan de l’action du gouvernement depuis 10 mois en matière d’éducation, soulignant les points positifs, notamment la promesse de création de 60 000 postes sur 5 ans, et les points plus négatifs comme la tentative de passer en force sur la question des rythmes scolaires. Elle a également précisé les revendications de la FSU et souligné l’incompatibilité de la nécessaire revalorisation de l’école et de l’enseignement avec une politique d’austérité.

Marie-Christine Vergniat, députée européenne Front de Gauche au groupe de la Gauche Unie Européenne - Gauche Verte Nordique (GUE-GNL), a placé la nécéssité de la lutte contre l’austérité dans son contexte européen, avec l’élaboration et la ratification du semestre européen, du Mécanisme Européen de Stabilité (MES), du Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) - négocié par Merkel et Sarkozy et accepté tel quel par Hollande malgré ses promesses de renégociation avant son élection -, ainsi que du "6-pack" et du "2-pack". Elle a notamment souligné l’hypocrisie des gouvernements européens, qui élaborent eux-mêmes directement au Conseil Européen (réunion des chefs d’état de l’UE) et au Conseil de l’Union Européenne (qui réunit les ministres des différents gouvernements) la déréglementation et l’austérité et prétendent ensuite devant leurs peuples obéir à des consignes "de Bruxelles".

Se sont enfin succédés à la tribune Jean-Jacques Boislaroussie, porte-parole des Alternatifs, s’exprimant également au nom de la Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique, Marie-Pierre Thoubans, porte parole de la Gauche Unitaire, Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche, et Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti Communiste Français, qui ont réaffirmé la nécessité de l’unité du Front de Gauche et souligné la force de sa diversité, réunissant 9 organisations politiques et des simples citoyennes et citoyens, militants associatifs et syndicaux ou non, force qui lui permet non seulement de s’opposer à la politique d’austérité mais aussi et surtout d’élaborer une alternative à l’austérité. Force de propositions avant tout, le Front de Gauche n’entend pas reculer sur ses valeurs centrales : progrès social et écologique, lutte pour la démocratie dans la cité (mise à mal par la récente prétention du président François Hollande à légiférer par ordonnances, pratique banalisée par les gouvernements de droite depuis 2002) comme dans l’entreprise, renforcement des services publics (menacés par la prochaine loi sur la décentralisation) à toutes les échelles, relance de l’activité, etc. Ce combat articule soutien aux travailleurs en lutte, batailles parlementaires (une première victoire a été l’adoption par le Sénat d’une loi d’amnistie des syndicalistes, qui prouve qu’une majorité peut être trouvée pour défendre le progrès social et n’est - nous l’espérons - que la première d’une série de futures victoires, sur l’ANI, sur les retraites, sur la réforme bancaire, sur la fiscalité, etc) et solidarité internationale avec les peuples européens et des pays du monde entier.

L’austérité signe la mort des peuples pour les beaux yeux de la finance. Le Front de Gauche, lui, place plus résolument que jamais l’humain d’abord !

Alexis Martinez, pour République & Socialisme, jeudi 14 mars 2013 à Lyon

P.-S.

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