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Traité européen : le peuple doit trancher !

Source GU

mercredi 30 mai 2012, par République et Socialisme

Il y a sept ans jour pour jour, le 29 mai 2005, le peuple français rejetait massivement le Traité Constitutionnel Européen et refusait la dictature de la « concurrence libre et non faussée ». Sept ans après, la crise que connaît l’union Européenne démontre que le peuple avait eu raison face au rouleau compresseur des défenseurs du libéralisme qui n’ont tiré aucune leçon de leurs échecs. Le 31 mai 2012 le peuple irlandais doit se prononcer sur le nouveau traité TSCG, qui représente une véritable fuite en avant anti sociale et anti démocratique en écrasant la souveraineté des peuples. Une victoire du Non en Irlande serait une démonstration que l’aspiration à une autre Europe au service des peuples est toujours bien vivante.

Le nouveau traité TSCG « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire » a été adopté début mars 2012 par les chefs d’Etat européens. Il doit être ratifié par chaque Etat. Il impose un carcan d’austérité en limitant drastiquement la dépense publique, en généralisant la « règle d’or », en sanctionnant les gouvernements qui ne s’y plient pas… Pendant sa campagne électorale François Hollande a oscillé entre la volonté affichée de « renégocier le traité » ou simplement de le « compléter » par un pacte de croissance. Cette ambiguïté se retrouve entre les prises de position de Benoît Hamon qui affiche une ferme volonté de remettre à plat le traité et celles de Jean Marc Ayrault qui se déclare prêt à ratifier le traité si celui-ci est complété par ce fameux pacte de croissance.

De toute évidence, cette crise européenne s’est imposée comme la première priorité du nouveau Président de la République, François Hollande. Son premier déplacement à l’étranger, le mardi 15 mai, avait pour but de discuter de ce sujet brûlant avec la chancelière allemande Angela Merkel et un premier dîner informel entre dirigeants européens a eu lieu le mercredi 23 mai. Depuis plusieurs mois, au sein des institutions européennes, le débat ne cesse de se développer sur la nécessité de compléter les politiques d’austérité par de telles mesures. Mais la discussion se développe également sur la nature des mesures de croissances : faut-il des réformes structurelles – notamment de libéralisation du marché du travail – ou bien des mesures de relances de l’activité ? En bref, cela veut dire : faut-il appliquer l’austérité à coups de fouet ou bien l’austérité avec un peu de pommade ? Aux peuples d’apprécier… François Hollande a indiqué ses principales pistes : redéploiement de l’investissement européen, émission de dette européenne (« project bonds ») pour financer des projets précis… Ces mesures sont bien insuffisantes pour sortir de la spirale de l’austérité dans laquelle l’Union Européenne s’enfonce. La présidente du MEDEF Laurence Parisot a d’ailleurs indiqué vendredi 11 mai qu’elle soutenait François Hollande dans ses négociations face à Angela Merkel. Fin mai, François Hollande s’est focalisé sur la question des « euro obligations » (emprunts émis à l’échelle européenne sur les marchés financiers) mais en laissant complètement de côté la question clé de la politique de la Banque Centrale Européenne.

Si la gauche ne veut pas décevoir, elle ne doit pas craindre la confrontation avec la finance. La clé pour cela est de s’appuyer sur la mobilisation populaire, qui est essentielle pour changer la donne en Europe. Il faut redonner la parole aux peuples ! Cela suppose de soumettre le projet nouveau traité européen à un référendum. C’est le seul moyen pour créer un rapport de force suffisant face aux autres gouvernements européens pro libéraux et impulser une dynamique positive qui permette de poser les bases d’une autre Europe, au service des peuples. Cette nécessité d’un référendum rencontre un large écho positif dans la population. Il faut amplifier cela en multipliant les initiatives unitaires rassemblant les forces politiques de gauches, les syndicats, les associations et les citoyens pour imposer le respect de la souveraineté populaire.

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