Accueil du site > Social > Retraites > La réforme des retraites contestée à l’intérieur du PS

La réforme des retraites contestée à l’intérieur du PS

Source l’humanité fr

dimanche 4 août 2013, par jallamion

C’est au sein même du Parti socialiste que l’on trouve aujourd’hui des militants parmi les plus virulents contre une réforme des retraites qui poursuivrait la logique des réformes du passé. De quoi gêner le gouvernement.

Il est des militants socialistes sur qui la prétendue pression de la réalité du pouvoir ne prend pas. Des socialistes qui défendent aujourd’hui, sous la présidence de François Hollande, les mêmes positions qu’ils défendaient hier sous celles de Chirac et de Sarkozy. Et qui, refusant le nouveau « tournant de la rigueur », se révèlent poil à gratter pour le gouvernement, au moment où celui-ci convoque une nouvelle conférence sociale pour une nouvelle réforme des retraites.

Ainsi, le courant Maintenant la gauche, de Marie-Noëlle 
Lienemann, Gérard Filoche, Emmanuel Maurel ou encore Jérôme Guedj, a lancé l’offensive, le 8 juillet, en adressant une lettre aux parlementaires socialistes pour y dénoncer « une réforme ni urgente ni opportune ». Loin de la recherche d’un soi-disant « consensus entre “partenaires sociaux” », le texte était clair sur ses intentions : « Les retraités et les salariés de notre pays n’ont pas à payer une deuxième fois le prix de la crise économique », y était-il affirmé.

Coup d’épée dans l’eau ? Simple caution de gauche d’un parti qui achève sa mue vers le social-libéralisme assumé ? Pas forcément. À force de tenir sa gauche, sur le pacte budgétaire européen, l’accord national interprofessionnel et aujourd’hui les retraites, le courant fait des émules. Ainsi, le conseil fédéral du PS de Haute-Loire a adopté à l’unanimité une motion dans laquelle il considère que « les décisions prises en septembre prochain devront s’inscrire dans une démarche de progrès et en opposition aux Raffarin-Fillon-Sarkozy ». La fédération met aussi en garde : « Les hypothèses récentes qui circulent dans les médias laissent planer de sombres doutes sur les décisions gouvernementales et nous espérons que nos camarades sauront se rappeler les positions qui étaient les leurs, il y a de cela trois ans à peine. »

Un Monde d’avance, l’ancien courant de Benoît Hamon qui s’est fondu dans la majorité du PS lors de son dernier congrès, refait lui aussi surface à l’occasion de ce nouveau débat sur les retraites. « Ni le chiffre des retraites de 20 milliards ni la menace démographique ne peuvent justifier l’urgence d’une réforme », estimait Mila Jeudy, responsable du courant, dans un autre texte.

Alors que de nombreux militants socialistes se sentent déboussolés, en désaccord avec la ligne gouvernementale, le bureau national du PS n’a pas eu d’autre choix, début juillet, que de voter un texte d’orientation qui prenne quelques distances avec le rapport Moreau, qui devait poser les bases de la réforme. Bien sûr, il faudra encore voir ce que voteront chacun des députés de ces courants. Mais le gouvernement sait maintenant qu’il perdra bien des soutiens, s’il ne tient pas compte de la base qui l’a fait élire.

Les pistes du gouvernement Le mois dernier, le gouvernement semblait pencher pour 
un relèvement d’au moins trois milliards d’euros des cotisations retraite, tant des salariés que des entreprises. Mais le patronat n’entend pas laisser «  alourdir le coût du travail  ». Le gouvernement étudierait maintenant une augmentation de 0,1 % des cotisations des entreprises… compensée par une baisse des cotisations familiales. La CSG pourrait aussi être augmentée.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0