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Education : Sarkozy tue l’école et sacrifie la jeunesse

samedi 26 novembre 2011, par République et Socialisme

En juillet 2007, Nicolas Sarkozy nouvellement élu précisait dans une lettre de mission les priorités de sa politique éducative. A la rentrée de septembre 2011, il apparaît important, à République et Socialisme (R&S), d’en faire le bilan, l’évaluation. A quelques mois des élections présidentielles et législatives qui vont décider de l’avenir de notre pays, la politique éducative menée par l’UMP et la droite en général depuis presque une décennie mérite qu’on en dresse un constat précis, à défaut d’être exhaustif, au regard des objectifs fixés par le Président de la République. Bien sûr ce constat, pour les défenseurs du Front de Gauche et de son Programme Populaire Partagé, devra être suivi d’une analyse et de propositions. C’est notre ambition à République et Socialisme.

Dans l’ensemble de la « sphère éducative », de l’école maternelle au lycée en passant par la Protection Judiciaire de la Jeunesse, les associations d’aide éducative en milieu ouvert et de lutte contre l’illettrisme et la politique de la Ville, la réalité du travail des professionnels et des bénévoles est faite de mensonges, de réductions de moyens, de préférence donnée à la répression et d’actes de défiance à l’égard du respect des principes de la laïcité. Mensonges des annonces présidentielles et ministérielles face aux objectifs affichés, réductions aveugles des moyens face aux besoins sociaux, priorité donnée aux renforcements des contrôles et des sanctions plutôt qu’au pari éducatif, atteintes constantes au principe de la laïcité dans les financements de l’école comme dans l’idéologie qui la sous-tend. Jamais peut-être depuis la fin de la seconde guerre mondiale l’école n’a été autant attaquée dans ses fondements laïcs et ses principes éducatifs qui postulent d’abord que la Jeunesse est en devenir plutôt qu’une « classe dangereuse ». Dans le domaine éducatif comme dans bien d’autres, les actes de Nicolas Sarkozy contredisent totalement les annonces et les objectifs affichés à grand renfort de communication. Qu’on en juge sur pièce.

Dans sa « lettre de mission » de juillet 2007, la feuille de route est tracée. « Sur l’ensemble des points de cette lettre de mission, vous nous proposerez des indicateurs de résultats. Nous souhaitons que figurent parmi ceux-ci la réduction de l’échec scolaire et de l’illettrisme, l’amélioration de notre classement dans l’évaluation internationale des systèmes éducatifs, la réduction des inégalités scolaires, l’augmentation de la mixité sociale au sein des établissements, la scolarisation des enfants handicapés, la montée en puissance du dispositif d’évaluation, la suppression des ghettos scolaires et la mise en place des internats de réussite éducative, la revalorisation de la condition enseignante, la formation continue et l’attractivité du métier d’enseignant [1] ».

Le bilan, pour R&S, est clair : quasiment aucun objectif assigné n’a été atteint. En réalité, les résultats plaident pour un bilan totalement négatif et à rebours des objectifs fixés. Nicolas Sarkozy veut une évaluation des missions qu’il a assignées à l’école. République et Socialisme lui propose la sienne : « Education : Sarkozy tue le métier et sacrifie la jeunesse ».

Un bilan désastreux et accablant

Réduire l’échec et les inégalités scolaires...

« Si, a l’issue du quinquennat, 5% des élèves quittent le CM2 sans maîtriser les connaissances de base, ce sera encore beaucoup trop, je le sais, mais nous aurons beaucoup travaillé, car ce ne sera plus 15% », affirmait le chef de l’ Etat en février 2008 à Périgueux

Les scores des élèves de CM2 aux tests nationaux de janvier 2011 montrent que 30% ont des acquis fragiles ou insuffisants en mathématiques, 26% en français. Et ce en dépit de la mise en place de nouveaux programmes centrés sur les fondamentaux. En fin de collège, selon les évaluations du ministère, le score moyen des élèves baisse de manière significative entre 2003 et 2009. La proportion des élèves les plus faibles augmente de 15% à 17,9% ; celle des élèves les plus performants diminue de 10% à 7,1%. La France est un des pays qui arrivent le moins à gommer l’effet des inégalités de naissance sur le parcours scolaire. L’OCDE ne dit rien de plus quand elle mesure que 28% de la performance d’un jeune Francais sont dus à son origine sociale, contre 22% dans les pays de l’OCDE (1).

La suppression massive, depuis plusieurs années, de postes d’enseignants à l’école, au collège comme au lycée a effectivement un coût social et scolaire. Comment lutter contre l’échec scolaire et venir en aide aux élèves en difficulté quand on supprime les postes de professeurs formés pour cela ?

A l’école maternelle, la suppression des postes d’enseignants fait baisser la quantité de jeunes enfants scolarisés à 3 ans alors qu’il est démontré que pour les enfants des classes sociales défavorisées, la socialisation précoce et l’apprentissage du langage est gage de réussite scolaire.

Les maîtres E, les maîtres G qui travaillent, en élémentaire comme en maternelle, auprès des élèves en difficulté repérés par les professeurs des écoles, en petit groupe ou individuellement, ont vu leur nombre décroître vertigineusement depuisdix ans par la suppression programmée des Réseaux d’Aide Scolaire aux Enfants en Difficulté (RASED). D’ailleurs, à l’université et dans les IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), on ne forme plus à ces spécialités. On a confié l’aide aux enseignants qui n’ont pas été formés à cela et on a surchargé les journées par une aide individualisée, au moment des repas, en supprimant les heures de classe du samedi matin.

Le gouvernement UMP souhaite créer des « jardins d’enfants » en lieu et place de l’école maternelle et de la scolarisation dès le plus jeune âge, à la charge des communes ou de leurs groupements. Il montre par là son souhait d’abandonner la scolarisation des jeunes enfants. À compléter avec la question de constitutionnalité sur le projet de loi au sénat !

« Par des moyens supplémentaires et par des conseils et des contrôles plus fréquents, vous veillerez soutenir davantage les établissements accueillant les élèves connaissant le plus de difficultés. »

De quoi faire sourire les proviseurs et les directeurs, qui viennent de mesurer que, justement, les établissements les plus socialement défavorisés sont aussi ceux à qui on a le plus repris de moyens d’enseignement en cette rentrée. Ils perdent en moyenne 2,5% de leurs heures, quand les établissements favorisés en gagnent 0,4%

« Dès la rentrée 2007, des études dirigées devront être proposées à tous les élèves de l’enseignement prioritaire, puis généralisées à l’ensemble des établissements scolaires à partir de la rentrée 2008. Pour les élèves les plus en difficulté, vous proposerez du soutien individuel. »

L’accompagnement éducatif a été mis en place, mais sa qualité n’a pas été évaluée et diffère d’un établissement à l’autre. Dans le primaire, le million d’enfants le plus en difficulté bénéficie de deux heures hebdomadaires. En collège, un accompagnement éducatif est proposé à 800 000 jeunes. Le dispositif s’est d’abord mis en place dans les établissements difficiles avant de s’élargir, dans la mesure des crédits disponibles. En lycée, l’aide personnalisée est offerte en seconde et en première.

Au lycée, la réforme de 2010 a créé les heures d’accompagnement personnalisé et a supprimé l’aide individualisée en mathématiques et en français. Le progrès (sic), c’est que maintenant l’accompagnement personnalisé se fait à 35 élèvespar professeur alors que l’aide individualisée se faisait à 8. En massifiant le nombre d’élèves par classe et par groupe, on économise des postes d’enseignants. Ce n’est pas la qualité que l’on recherche, ni d’atteindre des objectifs de performance au profit des élèves mais de réduire le nombre de fonctionnaires.

Certaines villes, comme la ville de Rouen, dans le cadre du Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS), finançaient avec l’Etat dans le cadre de la politique de la Ville des actions de soutien scolaire. Par exemple, en permettant à des élèves qui avaient de bons résultats au collège mais qui voyaient leurs résultats baisser à l’entrée en seconde, de bénéficier d’aide aux devoirs, faite par des professeurs. Avec le retrait du financement de l’Etat, ces actions ont dû être arrêtées, les villes ne pouvant en supporter seules le coût quand par ailleurs leurs ressources fondaient par la baisse des dotations de l’Etat et d’une imprévisible réforme de la fiscalité locale.

Depuis quelques années, à chaque rentrée, des milliers de lycéens qui n’ont pas obtenu leur diplôme à la fin de leur scolarité se retrouvent sans solution de redoublement. Ils ont passé l’âge de l’obligation scolaire et souhaitent tenter à nouveau leur chance pour décrocher le sésame du baccalauréat pour éventuellement poursuivre vers l’enseignement supérieur. Pas de places pour eux ! Les syndicats lycéens, l’UNL comme la FIDL, ont organisé des protestations. A 35 voire 40 en classe de terminale, il n’y a pas de places pour les perdants alors que l’objectif numéro 1 assigné à l’école est de réduire le nombre d’élèves « sortis sans diplôme » ! De qui vous moquez-vous M. Châtel quand vous annoncez que la rentrée s’est bien déroulée ?

Augmenter la mixité sociale des établissements, supprimer les ghettos scolaires...

Pour augmenter la mixité, la carte scolaire a été assouplie. Elle devait être totalement supprimée à cette rentrée. Mais la mesure a produit l’effet inverse. La Cour des comptes a clairement parlé, dans un rapport daté de novembre 2009, d’une ghettoisation des établissements fragiles. Le ministre Luc Chatel, après s’être tu deux ans sur le sujet, a précisé le 1er septembre 2011 qu’on ne pouvait à l’heure actuelle offrir une plus grande liberté de choix aux familles. Une étude interne du ministère sur la rentrée 2008 montrait que les trois quarts des 254 collèges les plus défavorisés avaient perdu des élèves. Dix-neuf d’entre eux en ont même vu s’évaporer plus de 10% à l’entrée en sixième lors de cette rentrée-la. Et ils ne sont pas les seuls. « La moitié des établissements qui se disent affectés négativement par l’ouverture de la carte scolaire sont des collèges moyens de villes moyennes », selon le principal syndicat de chefs d’établissement, qui a dévoilé, le 7 avril, les premiers résultats de son Observatoire des effets de l’assouplissement de la carte scolaire (1).

En ce qui concerne les « internats d’excellence », un cap est passé. Celui des 10 000 jeunes accueillis. Quelque 22 structures reçoivent à cette rentrée 10 300 collégiens. Il s’agit de jeunes qui, à leur niveau, visent l’excellence, mais n’ont pas chez eux les conditions de travail qui leur permettent de réussir. Ils sont « proposés » par leur établissement d’origine et recrutés sur des critères de « discrimination positive » car habitant des territoire estampillés « zone sensible » ou « rurale ». 2400 jeunes sont logés dans des internats d’excellence quand 7900 le sont dans des internats classiques où des places ont été labellisées « excellence ». En cette rentrée, ils ont été triés et choisis en fonction des crédits « politique de la ville » disponibles. Certains ne peuvent donc pas en bénéficier faute de moyens. La « bourse » annuelle allouée à l’établissement pour payer l’hébergement et diverses actions de soutiens scolaires et culturels est passée de 2000 € à 1100 €, c’est à dire qu’elle ne sert plus qu’à payer les frais d’internat et de demi-pension.

L’esprit de cette innovation, qui coûte très cher par jeune accueilli, est de faire de ces structures des têtes de pont en matière d’innovations pédagogiques et de bonnes pratiques éducatives. A compter de cette rentrée, tous sont en réseau. En parallèle, et sans que ce soit précisé dans la lettre de mission, des internats de réinsertion scolaire ont été développés pour les jeunes exclus d’au moins un établissement.

Cette innovation a aussi pour conséquence de retirer aux établissements d’origine des élèves dynamiques et moteurs qui leur font souvent défaut dans les classes, d’isoler encore les élèves faibles et de ghettoïser les quartiers.

L’autonomie pédagogique des établissements...

« Vous donnerez d’abord à tous les établissements plus de souplesse et d’autonomie, en particulier dans le domaine budgétaire, pour leur permettre de mettre en oeuvre, sous le contrôle, bien sûr, de l’autorité académique, un projet pédagogique qui leur soit propre. »

Que signifie l’autonomie quand 12,3% des établissements interrogés par le syndicat des principaux et proviseurs disent ne pas pouvoir assurer tous les cours obligatoires avec leur enveloppe d’heures d’enseignement ? Et quand 31% ne respectent que « formellement » les horaires nationaux ? En ce qui concerne le choix des enseignants par les chefs d’établissement, c’est le cas de 4,5% des collèges pour cette rentrée.

L’autonomie des établissements, c’est la rupture du traitement égalitaire qui fait que les élèves ne bénéficient plus, quelle que soit la discipline, du même horaire d’enseignement. « Cette situation est une conséquence directe d’une politique éducative de déréglementation menée depuis 2007 et qui consiste à introduire une grande flexibilité dans la gestion locale des établissements publics. Ainsi, avec désormais un volume de plus de dix heures par semaine dont l’utilisation est laissée au libre arbitre du chef d’établissement, la formation proposée aux élèves dans toutes les séries générales ou technologiques devient différente d’un établissement à l’autre. Derrière un affichage de plus grande liberté locale avancée par le ministère, se dessine en définitive une toute autre réalité. Notre enquête montre que pour environ 30 % des lycées, l’horaire proposé aux élèves s’avère extrêmement disparate et inégalitaire. L’horaire officiel de quatre heures n’est pas toujours respecté, les classes sont par endroit dédoublées sur plus d’une heure là où d’autres laissent trente-cinq élèves par classe.

Ces différences sont aggravées par une utilisation de l’accompagnement personnalisé très diverse, souvent détournée en une heure de cours supplémentaire (de mathématiques, de français) dans de nombreux lycées. L’argument officiel argue que ces disparités constituent une chance locale de s’adapter au public de l’établissement. Nous affirmons au contraire qu’elles renforcent les inégalités dans des établissements publics qui n’ont pas tous les mêmes bassins de recrutement »  [2]

Revalorisation et attractivité du métier d’enseignants, la formation..

La question de la revalorisation de la profession d’enseignant a bien mal débuté quand Xavier Darcos alors ministre déclarait, à l’adresse des professeurs des écoles maternelles, qu’il n’y avait pas besoin de faire d’études universitaires pour changer les couches des jeunes enfants. Ou quand le président lui-même expliquait qu’il pensait le rôle du curé (du rabbin ou de l’imam) plus important que celui de l’éducateur.

Il était prévu que la moitié des enseignants partant en retraite ne serait pas remplacée et que la moitié de l’argent économisé serait redistribuée à ceux qui restaient. Les nouveaux embauchés devaient être « mieux » formés, selon la demande présidentielle, puisque la lettre de mission demande de les recruter au niveau bac +5.

En fait, les jeunes qui entrent dans le métier perçoivent 153 euros net de plus, 259 euros s’ils sont agrégés… Jusqu’à huit ans d’ancienneté, les professeurs ont été revalorisés, de façon décroissante. Pas le reste de la profession. En revanche, 1,45 milliard d’euros financent des heures supplémentaires. Officiellement, la formation continue a été repensée. En fait, seule 113 demandes de DIF (droit individuel à la formation) ont été acceptées. Pour 800 000 enseignants…

Le métier n’attire plus. En 2011, 20% des 4880 places offertes aux capes externes n’ont pas été pourvues, faute de candidats estimés au niveau. En mathématiques, 40% des postes ont été laisses vacants. Dans les disciplines littéraires, la situation est globalement moins mauvaise – à l’exception des lettres classiques où 58% des postes sont restes vacants. Mais en anglais ou en lettres modernes, ce sont respectivement 16,5% et 19% des postes qui restent vacants. En novembre 2010, il y avait à peine plus de candidats présents aux épreuves écrites dites d’admissibilité du Capes de mathématiques – première étape du concours – que de postes offerts (un poste pour 1,3 candidat). La baisse du nombre de candidats s’amorce en 1997. Celle des recrutements deux ans avant. « Beaucoup d’étudiants considèrent que les concours sont devenus trop sélectifs, et que les préparer est une perte de temps, observait récemment Julien Goarant, directeur d’études a l’institut OpinionWay. Pire que cela, à ses yeux, le métier d’enseignant ne fait plus rêver. « Les étudiants qui pouvaient être attirés par la profession sont freines par ce qu’ils entendent sur la violence scolaire, les faibles perspectives de carrière, le stress... » (1)

C’est pourtant sur le thème d’un « métier de rêve » que le ministère a lancé une campagne de recrutement de professeurs précaires sans statut si ce n’est celui d’être jetable. Car il faut rappeler que c’est le Ministère de l’Education nationale qui emploie le plus de salariés sous statuts précaires.

Que dire de la nouvelle formation initiale des jeunes enseignants sinon qu’elle est inexistante. Les nouveaux professeurs sortent de l’université sans avoir fait de stage en classe auprès d’un professionnel, sans avoir enseigné auparavant et pour un service hebdomadaire égal à celui d’un titulaire. Dans beaucoup de cas, ils sont affectés dans plusieurs établissements, travaillent 70 heures par semaine pour préparer leur cours et sont les plus victimes de « burn-out » !

Les rythmes scolaires, les programmes, les effectifs par classes.

« Vous ouvrirez une réflexion sur la manière de réduire le volume horaire imposé aux enfants. »

C’est fait ! Les élèves du primaire ont 24 heures de cours réparties sur quatre jours, contre 26 heures avant 2008. Mais personne n’est content et le retour à 4,5 jours se profile avec un allongement de l’année scolaire. En avant-goût de la réforme des programmes dans les lycées professionnels comme dans les lycées généraux, la baisse du nombre des heures de cours, c’est à dire des programmes, a d’abord conduit à la suppression de postes d’enseignants et à l’augmentation du nombre d’élèves dans les classes. Dans les lycées professionnels, le bac professionnel se prépare maintenant en trois ans, et plus en quatre, et l’augmentation des effectifs par classe a été parfois du simple au double, on est passé de 17 à 35 ! On y a réduit le nombre d’heures de cours et allongé les durées des stages en entreprises.

Dans la filière Sciences et Techniques Industrielles, on a supprimé les enseignements en atelier sur les machines outils, préférant le travail sur informatique. C’est à dire que l’on forme maintenant des futurs techniciens supérieurs de l’industrie sans qu’ils aient travaillé sur les machines qu’ils trouveront à leur embauche dans l’entreprise.

Amélioration du classement de la France au niveau international...

L’amélioration de notre classement dans l’évaluation internationale des systèmes éducatifs ne se vérifie pas vraiment. On a plutôt l’impression d’une courbe descendante qui n’a pas amorcé son redressement.

Depuis 2000, première session du PISA, le programme qui évalue les acquis à 15 ans des jeunes des pays de l’OCDE, la France chute à chaque nouvelle session. Entre 2000 et 2009, les lycéens français sont passés de la 12ème à la 18èmeplace en lecture ; entre 2003 et 2009, de la 13ème à la16ème place en mathématiques, et sont restés stables en sciences, à la 21ème place, entre 2006 et 2009.(1)

Une action sociale privée de moyens

Dans tous les établissements, et ce depuis la rentrée de 2010, les Fonds Sociaux sont sacrifiés. Ceux-ci étaient utilisés par les chefs d’établissement et le service social, après une étude scrupuleuse des situations familiales, à financer la demi-pension, les transports, des sorties pédagogiques, des échanges internationaux ou encore les fournitures qui, pour certaines sections professionnelles notamment, sont très coûteuses. C’en est fini, les assistantes de service social scolaire sont maintenant dépourvues d’outils d’aide financière. Et elles ne peuvent pas compter davantage sur les services sociaux départementaux de secteur. Les Conseils Généraux, même quand ils sont socialistes, ont eux aussi réduit leur effort parce que leurs ressources financières se sont régulièrement amenuisées du fait du double effet de la baisse des dotations de l’Etat et de l’augmentation des charges imposées par la loi.

Une aide éducative impuissante et centrée sur la répression.

Là encore, la réduction constante des moyens alloués à l’Aide Sociale à l’Enfance laisse les équipes sans outil pour solliciter le soutien à des familles qui demandent l’aide éducative en milieu ouvert. La prévention, pour les adolescents en danger, des situations à risques est sacrifiée quand l’Etat mobilise les services de la Protection judiciaire de la Jeunesse d’abord auprès des jeunes incarcérés ou condamnés. Ou quand il préfère supprimer les allocations familiales aux parents des élèves absentéistes.

La situation des « jeunes majeurs », souvent scolarisés dans la dernière année d’un cycle diplômant, est particulièrement inquiétante. Les prises en charge « jeunes majeurs » accordées par les services départementaux sont très peu nombreuses et laissent des jeunes adultes sans solution pour se loger, se nourrir et sans encadrement éducatif pour éviter les conduites à risques, addictives ou délinquantes.

La laïcité attaquée

Le principe de laïcité, constitutionnel, est le pilier d’une République digne de ce nom. Depuis que Nicolas Sarkozy est à la tête de notre pays, ce principe n’a jamais été autant attaqué par celui-là même qui a pour fonction de le respecter et le faire respecter.

C’est le cas quand il explique qu’il pense le rôle du curé (du rabbin ou de l’imam) plus important que celui de l’éducateur. Et quand la majorité UMP au Sénat comme à l’Assemblée nationale favorise l’enseignement privé confessionnel par rapport au service public : Loi Carle, suppression de l’impôt foncier pour les établissements privés, supplément budgétaire pour amortir les suppressions de postes d’enseignants. Pour scolariser 17 % des élèves, l’enseignement privé confessionnel supporte 8% de l’effort dans la restriction des moyens.

Notes

[1] Le Monde, 6 septembre 2011

[2] 2) La réforme Chatel des lycées est injuste et élitiste. Eric Barbazo, dans lemonde.fr du 20 septembre 2011.

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