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Fumay (08) : Nexans sacrifie 53 salariés sur l’autel de la rentabilité !

dimanche 20 septembre 2009

Depuis près d’un an, l’inquiétude était grandissante à l’usine Nexans de Fumay, le 1er employeur de la ville avec 258 salariés. Le motif ? La baisse de 30 % du carnet de commande, qui avait conduit la direction, après avoir "incité" le personnel à prendre par anticipation le solde du quota de 20 jours de RTT qui lui restait, à recourir depuis le mois d’avril à des mesures importantes de chômage partiel ainsi qu’à des formations à rallonge pour les employés. Hélas, alors que ces amortisseurs sociaux ont une durée limitée, les semaines et les mois ont passé et l’activité ne s’est pas redressée. Il y avait donc tout lieu de craindre que des mesures plus drastiques soient adoptées par cette multinationale qui n’en est pas à son 1er plan de restructuration.

C’est ce qui s’est passé le 17 septembre lors du Comité central d’entreprise qui a décidé, malgré le doublement du cours de l’action depuis son point bas atteint en mars 2009, de supprimer 387 emplois à travers la France. Le site le plus touché est celui de Chauny, dans l’Aisne, qui sera purement et simplement fermé en laissant sur le carreau 258 salariés. Quant à celui de Fumay, longtemps connu sous le nom de Filotex et qui a derrière lui un passé déjà bien mouvementé, il vient juste après avec 53 licenciements, soit 1 salarié sur 5 ! Le choc est donc sévère pour cette usine qui pouvait s’attendre à un meilleur traitement au regard des importants progrès de productivité qu’elle a réalisé au cours des dernières années. Un vrai coup de massue, surtout pour ceux qui avaient crû que les investissements récents dans l’amélioration de l’outil de production constituaient une garantie solide pour l’avenir.

Un nouveau drame social s’abat ainsi sur la vallée de la Meuse, plus grave encore que les précédents puisque les salariés licenciés n’auront pas droit au CTP étant donné que Nexans emploie largement plus de 1.000 personnes. Le nord des Ardennes s’enfonce donc un peu plus dans la crise. Pourtant, Nexans n’est pas un groupe moribond puisque, s’il a publié au titre du 1er semestre 2009 une perte nette de 57 millions d’euros après un bénéfice de 82 millions pour l’exercice 2008, celle-ci s’explique presque totalement par le passage d’une charge exceptionnelle pour restructuration de 53 millions. En exploitation, le groupe reste par contre bénéficiaire de 110 millions ! Dans ces conditions, R&S des Ardennes considère que les licenciements annoncés sont plus motivés par une volonté d’améliorer la rentabilité globale de l’entreprise que par une nécessité économique vitale. C’est pourquoi nous demandons aux pouvoirs publics de ne pas se laisser endormir par les belles promesses de redynamisation de l’économie locale que font déjà les dirigeants et d’être extrêmement vigilants sur les mesures de reclassement qui seront faites aux salariés licenciés.

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