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MEETING MUNICIPALES 2014 – PCF/FdG

Intervention de Marinette Bache

samedi 23 novembre 2013

Chers camarades,

Je vous salue fraternellement et vous adresse à tous, en particulier à Igor et à Ian, mes remerciements pour m’avoir invitée à m’exprimer devant vous à ce meeting de lancement de la campagne parisienne du Parti communiste français.

Entrons tout de suite dans le vif du sujet ! Avec mes amis du comité parisien de République & Socialisme, nous avons fait le choix de soutenir Anne Hidalgo dès le 1er tour de ces municipales. C’est un choix, un vrai choix qui se posait à nous tous.

Paris n’est pas la France et la Mairie de Paris n’est pas le gouvernement. (Et d’ailleurs j’avoue que je m’en porte mieux ainsi !) Bref, les questions que nous nous sommes posées, à République & Socialisme, ont une prétention locale :
- D’abord : avons-nous un bon bilan sur les 2 mandatures que nous avons effectuées ensemble en union de la gauche ?
- Ensuite : comment serons-nous le plus et le mieux utiles à nos concitoyens dans la prochaine mandature ?

Je le sais, vous le savez, ce débat a eu lieu dans chacune de nos formations. A République & Socialisme, nous l’avons tranché avant les congés d’été ; vous l’avez fait plus récemment. D’autres, au Front de Gauche, l’ont fait différemment de nous.

Nous voulions, vous, nous et d’autres formations travailler à une position commune de l’ensemble des formations parisiennes du Front de Gauche. Encore eut-il fallu s’essayer ensemble à l’élaboration d’un projet pour Paris. République & Socialisme avait, à cet effet, lancé un appel fin avril. Le PCF Paris avait proposé la mise en place d’ateliers thématiques. Rien n’y fit car l’un de nos partis avait déjà, en mars, annoncé que, quelle que soit la décision des partenaires, il conduirait des listes en dehors de l’union… alors, cela n’a pas été possible.

Mais qu’importe si nous réussissons à faire que ces divergences d’analyses et de choix stratégiques se fassent dans le RESPECT MUTUEL. Gardons-nous bien, au sein du FdG, de nous jeter des anathèmes au visage ! De nous vouer, les uns les autres, aux gémonies. Je désapprouve le harcèlement dont vous faites l’objet par internet suite à votre décision démocratique. Je condamne les insultes à l’égard de Pierre Laurent et je le salue fraternellement de savoir garder de la hauteur et de ne pas y répondre. L’attitude de Pierre est celle que nous devons tous essayer d’avoir car elle est nécessaire pour continuer à faire vivre l’espoir d’une alternative à gauche.

Nul membre du Front de gauche ne doit se tromper d’adversaire car le Front de gauche doit perdurer et perdurera, après les Municipales. Il n’est la propriété de personne. D’aucun homme, d’aucune faction. Il restera un outil essentiel pour un véritable changement de politique au service de notre peuple. Car les élections européennes suivront. C’est à ce moment qu’il faudra parler projet et aussi des moyens de ce projet : du rôle de L’Etat, de la souveraineté populaire, des services publics et de leur développement, de nationalisations, de financement des retraites et de la protection sociale et de son égale répartition sur le territoire, de l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, de la résistance face aux directives européennes, etc

Alors ! Alors, évitons d’abimer cet outil qu’est le Front de Gauche par des déclarations inconsidérées. En début octobre, nous l’avions dit dans un communiqué : République & Socialisme respecterait le choix de ses camarades communistes, quel qu’il soit. Il n’y aurait de notre part ni invectives, ni propos blessants… mais nous voudrions qu’il en soit de même de la part de tous. Et pour tous !

Maintenant, comprenez que nous nous réjouissions de votre décision, mes chers camarades ! Car la présence de militants communistes, de militants républicains-socialistes, de militants du Front de gauche dans la campagne et sur nos listes sont une garantie supplémentaire de l’orientation à gauche de la future majorité parisienne.

Revenons quelques instants sur les 2 questions locales que j’ai évoquées tout à l’heure.

Le bilan d’abord puisque j’entends, vous entendez, ici et là, que nous aurions mené, ensemble (je rappelle que jusqu’à ce budget pré-électoral, tous les budgets ont été votés à l’unanimité des élus de gauche, que des élus de toutes les formations de gauche sont présents dans les exécutifs parisien et d’arrondissement) donc, je rappelle, que malgré ces faits certains disent que nous avons mené une politique « austéritaire ».

Cela, alors que ce que nous avons voté ensemble c’est : 2,2 milliards d’euros pour la politique sociale, 6 000 logements sociaux, (20% avec 6 ans d’avance sur la loi). C’est en une mandature, 32 équipements pour la jeunesse et les sports, 74 réalisations pour l’action sociale dont 13 crèches, 2 PMI, 10 établissements pour personnes âgées, 6 centres sociaux, 10 équipements culturels, 25 équipements d’enseignement dont 7 écoles maternelles, 8 écoles élémentaires, 6 écoles polyvalentes, 4 collèges, et 21 espaces verts publics, auxquels nous devons ajouter le Tramway, le réaménagement des Halles et les berges de Seine,… Voici le résultat marqué d’une politique qualifiée « d’austéritaire » mais votée à l’unanimité des élus PS, PCF, Républicains-socialistes et PG ! Nous avons aussi instauré un tarif unique progressif sur l’ensemble du territoire parisien, dépendant du revenu des parents, pour les cantines, les conservatoires et les prestations de la Caisse des écoles. Et je ne peux pas oublier la remunicipalisation de l’eau. Vous comme nous, menons ce combat depuis bien longtemps : nous l’avons gagné dans cette mandature !

Alors il nous arrive quand même d’avoir l’impression de ne pas avoir perdu notre temps, d’avoir travaillé pour l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens à commencer par les plus fragiles ! Et oui, d’en retirer une certaine fierté !

Alors, allez-vous me dire, la vie est rose au Conseil de Paris ? La vie est un peu rose, mais elle n’est pas rouge !

Et, oui, bien sûr, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Nous voulons–et nous nous battons pour- des améliorations notamment au niveau de la gestion des effectifs municipaux ; nous voulons des postes en nombre suffisant pour les nouveaux équipements ; nous voulons des clauses véritablement sociales dans tous les appels d’offres ; nous voulons, au-delà de la remunicipalisation de l’eau, la réappropriation publique de certaines délégations (je pense à la propreté) ; nous voulons que Paris réclame toujours le milliard d’euros que lui doit l’Etat ; nous voulons un engagement plus ferme dans la défense du service public hospitalier parisien, même si nous faisons clairement la différence entre le vrai soutien d’Anne Hidalgo aux Urgences de l’Hôtel-Dieu par exemple et l’appui de Jean-Marie Le Guen à l’ancienne directrice générale de l’AP-HP !

Mais oui, c’est vrai. Ces différences existent : c’est pour cela que nous appartenons à des partis distincts ! Et comme nous voulions vraiment, comme nous voulions que ces points soient repris dans le programme d’Anne Hidalgo, c’est au 1er tour que cela se jouait. Les composantes du FdG non favorables à cette option pourront peut-être fusionner au 2ème tour mais n’auront aucune influence sur les grandes lignes du contrat municipal proposé aux Parisiens, contrat que la majorité parisienne a toujours respecté. Nous avons, nous, un accord programmatique « Paris 2014/2020 : une ville pour toutes et tous ». Oui, nous allons nous battre et faire campagne pour qu’une véritable politique de gauche continue à être possible à Paris, grâce à cette union de 1er tour !

C’est cela, être utile à nos concitoyens : nous ne faisons pas de la politique seulement pour nous faire plaisir dans des rhétoriques tribuniciennes.

Dans un contexte économique et social difficile les Parisiens –surtout les plus modestes- souffrent. C’est une raison de plus pour que des élus issus du Front de gauche pèsent pour une politique de progrès. Déjà le Maire de Paris a annoncé un bouclier social. Déjà nous avons, ensemble, obtenu un taux de 30% de logements sociaux. Demain nous agirons pour promouvoir les services publics, permettre aux familles de continuer à vivre à Paris, démocratiser la culture…

Et oui, nous refusons de décalquer les débats et les divergences profondes de la gauche nationale sur les enjeux parisiens. Et oui, nous refusons de prendre le risque de voir Paris tomber dans les mains d’une droite revancharde, avec toutes les conséquences en matière d’investissements comme de budget social que cela entrainerait.

A Paris, notre adversaire c’est la droite, une des plus réactionnaires qui soit, qui cherche à faire triompher la politique du pire, qui refuse le moindre logement social dans ses arrondissements, qui souhaitent diminuer le nombre des personnels municipaux, qui souhaitent supprimer nos politiques en direction des plus démunis. C’est cela NKM, ce n’est pas une gentille petite bourgeoise bobo : c’est une ultra-libérale voulant que la finance règne en maître dans la capitale ! C’est elle notre seule, notre unique adversaire !

Nous avons, vous et nous, fait un bon compromis avec Anne Hidalgo pour poursuivre la construction d’une ville plus fraternelle, plus solidaire, où la fracture sociale et spatiale, héritée de la droite est combattue.

J’appelle bien sûr l’ensemble des électrices et des électeurs du Front de gauche à se retrouver dans la bataille des municipales car c’est ainsi que nous pèserons sur la politique de l’hôtel de Ville ! Alors mes camarades : soyons fiers de nous ! Soyons fiers du bilan et de la liste de l’union de la gauche au 1er tour à Paris ! Soyons fiers de contribuer ici et maintenant à une autre politique. Vive nos listes d’union derrière Anne Hidalgo ! Vive République & Socialisme et vive le Parti Communiste Français ! Vive le Front de Gauche !

Voir en ligne : République et socialisme 75

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